Une rentrée sous le signe de l’urgence !

L’actualité de cette rentrée est, hélas, marquée par la précarisation économique de nombreux foyers en France et les catastrophes au Maroc et Libye qui ont fait plusieurs milliers de morts, de blessés.

Alors que les besoins sont aigus, l’inflation pèse sur la générosité des Français et la baisse du nombre de nouveaux donateurs (-11,2 % en dix ans) contraint notre secteur, en faisant reposer ses ressources sur une portion de plus en plus congrue de Français.

Le Baromètre de la générosité de 2022 marquait déjà après 10 ans de croissance une stagnation de la collecte (+1 %). Cette maigre croissance était déjà insuffisante pour compenser la flambée des prix tandis que le monde associatif subit de plein fouet les effets de l’inflation, notamment les hausses des prix de l’énergie (chauffage, électricité) et des denrées alimentaires. L’analyse de l’évolution des dons en euros constants démontrait déjà une baisse de la générosité de 3,9 % en 2022 par rapport à 2021

L’appel des Restos du Cœur la veille de la rentrée scolaire surmédiatisé a évidemment raisonné fortement pour le monde associatif. Il met en lumière le problème structurel du financement de l’aide alimentaire en France mais pose aussi plus globalement la question de l’augmentation des besoins du secteur face à une contraction de vos ressources. Il questionne également la place d’une générosité qui devient dans l’urgence une variable d’ajustements de politiques publiques lors d’appels surmédiatisés et volatiles.

France générosités, a rapidement réagi et rappelé l’importance d’une solidarité plus globale envers l’ensemble du secteur dans l’ensemble de ses prises de parole médias et politiques. A l’aube de vos campagnes de fin d’année et de cette période cruciale pour la générosité des Français, il était nécessaire que la focale soit plus large. Aurore Bergé, Ministre des Solidarités a été sensible à notre message et a appelé à une solidarité nationale sur infodon.fr (CP disponible ici).

Fin juillet, le remaniement ministériel fait disparaître le Secrétariat d’Etat à l’Economie sociale et solidaire et à la vie associative placée sous l’égide de la Première Ministre. Une nouvelle fois le secteur se retrouve baladé entre le ministère de l’Education et le ministère des Finances.

À l’heure où l’État appelle la société civile et les entreprises à s’engager à ses côtés au service des causes d’intérêt général et des populations les plus fragilisées, mais où nombre d’associations et de fondations sont mises en difficulté, il semble plus que nécessaire de faire les politiques de la générosité en France et de construire une vision partagée entre acteurs du secteur et représentants de la puissance publique.

Laurence Lepetit, déléguée générale de France générosités

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