Web3 et crypto en France en 2024 - étude ADAN

Pour la troisième année consécutive, l’Association pour le Développement des Actifs Numériques (ADAN) a réalisé en partenariat avec KPMG et l’institut de sondage IPSOS, une étude sur le Web 3 et les crypto en France en 2024 et en Europe. Cette étude comporte deux volets : le premier est dédié à l’adoption des crypto-actifs[1] par le grand public et le second propose un état des lieux de l’industrie du web 3. France générosités a assisté à la restitution de l’édition 2024 de cette étude au ministère de l’Économie et des Finances. Retour sur les principaux enseignements de cette matinée.

L’intérêt de la population française pour les cryptoactifs se confirme

L’adoption grandissante des cryptoactifs en France ressort de plusieurs données de l’étude[2]. Tout d’abord, il est noté une stabilisation du niveau de connaissance des français dans les crypto-actifs, 84% d’entre eux ayant déjà entendu parler de cette catégorie d’actifs. Ensuite, à ce jour, près d’un français sur 8 détient des crypto-actifs. C’est 25% de plus par rapport à début 2023. Enfin, parmi les personnes qui ne détiennent pas de crypto-actifs, 12% envisageraient d’en acquérir. Ce vivier de détenteurs de crypto-actifs constitue autant de potentiels crypto-donateurs pour les organismes d’intérêt général faisant appel à la générosité du public.

Source : Etude ADAN x KPMG x IPSOS “Web 3 et crypto en France et en Europe : poursuite de l’adoption et de la croissance du secteur », Edition 2024

S’agissant spécifiquement des cryptomonnaies, 10% des français en sont actuellement détenteurs. Cela représente une hausse de 20% des « détenteurs actifs » depuis le début de l’année 2023. Le potentiel d’adoption est plus important que lorsqu’on considère les crypto-actifs dans leur ensemble dans la mesure où 23% de la population française envisage d’acquérir des cryptomonnaies à l’avenir.

La France comble son retard par rapport à ses voisins européens selon l’étude sur la crypto en France en 2024

Depuis l’édition 2023, l’ADAN, KPMG et IPSOS ont ajouté une dimension européenne à leur étude en y intégrant le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-bas et l’Italie.

Les données présentées lors de la restitution de l’étude montrent que la France a rattrapé le retard qu’elle accusait début 2023 en matière d’adoption.

Source : Etude ADAN x KPMG x IPSOS “Web 3 et crypto en France et en Europe : poursuite de l’adoption et de la croissance du secteur », Edition 2024

Le profil des détenteurs français de cryptoactifs se précise

Comme le constatait déjà la dernière édition, les crypto-détenteurs sont majoritairement :

Des hommes : 70% des acquéreurs de crypto-actifs sont des hommes. Notons cependant que 49% des intentionnistes sont des femmes ;
Jeunes : 24% des détenteurs sont âgés de 18 à 24 ans, la représentation de cette tranche d’âge a doublé en un an. Un rajeunissement est constaté depuis l’année dernière, la tranche d’âge la plus représentée étant désormais celle des 18-34 ans, et non plus celle des 25-44 ans ; les moins de 18 ans constituent ainsi une part importante des futurs détenteurs de crypto-actifs ;
Appartenant aux catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+) : 49% des détenteurs représentent cette catégorie. A noter cependant qu’une distribution plus équilibrée est constatée par rapport à la précédente édition qui relevait 56% de CSP+ parmi les détenteurs.

Le profil type des détenteurs de crypto-actifs ainsi dessiné, il appartient aux organisations d’intérêt général faisant appel à la générosité du public qui reçoivent des dons en crypto-actifs ou qui souhaitent développer ce canal de collecte de s’en saisir. En effet, ces détenteurs de crypto-actifs représentent aussi des potentiels crypto-donateurs.

Pour en savoir plus sur la place des crypto-actifs dans la philanthropie, le cycle de webinaires de France générosités, à l’occasion duquel l’ADAN était intervenue pour présenter les opportunités des crypto-actifs pour les organismes à but non lucratif, est disponible en replay.

Quels sont les intermédiaires et canaux de distribution privilégiés par les français ?

Les Français privilégient des plateformes situées en dehors de l’Union européenne mais qui sont régulées en France par le biais d’un enregistrement auprès de l’Autorité des marchés financiers. Notons qu’un détenteur recourt à deux intermédiaires en moyenne. En tête du classement, se distinguent les plateformes Binance, Crypto.com et Coinbase.

Notons également que lorsqu’ils choisissent leurs intermédiaires, 37% des investisseurs en crypto-actifs prennent en compte les enjeux de durabilité. Cette préoccupation croissante de la communauté crypto quant à l’impact environnemental des technologies du web 3 se traduit également dans le choix de la typologie d’investissement (34% des investisseurs considèrent que leur décision est influencée par l’impact environnemental du type d’investissement concerné).

Source : Etude ADAN x KPMG x IPSOS “Web 3 et crypto en France et en Europe : poursuite de l’adoption et de la croissance du secteur », Edition 2024

Lors de la restitution de l’étude il a été souligné que les banques et les banques en ligne constituent un canal d’acquisition qui a vocation à être de plus en plus représenté à l’avenir. En effet, 23% des français seraient prêts à changer de banque pour un établissement bancaire proposant des services sur cryptoactifs.

La nouvelle secrétaire d’Etat chargée du Numérique, Marina FERRARI, rappelle l’ambition de la France de devenir « le premier hub européen du web3 »

Clôturant la matinée de restitution de l’étude, Marina FERRARI, secrétaire d’Etat chargée du Numérique, a rappelé le rôle de pionnier de la France dans la réglementation européenne des cryptoactifs, notamment avec l’adoption du règlement « Markets in Crypto-Assets » ou « MiCA » en 2023 (voir nos articles d’avril et de juin 2023). La ministre a par ailleurs souligné l’ambition de la France de confirmer son rôle de leader en devenant le 1^er hub européen du web 3, et ce, tout en participant à la définition d’un cadre réglementaire équilibré entre innovation et protection des consommateurs.

Anouk MARCHALAND
Collaboratrice juridique

L’étude complète sur le web3 et la crypto en france en 2024 est disponible ici : adan.eu

[1] Dans le cadre de l’étude pilotée par l’ADAN, le terme « crypto-actifs » recouvre les cryptomonnaies, les jetons non fongibles (NFT), les stablecoins et les autres actifs numériques.

[2] Méthodologie de l’étude : le volet relatif à l’adoption des crypto-actifs a été mené par l’institut IPSOS avec un échantillon de 2001 français âgés de plus de 18 ans. Entre 1088 et 1116 personnes, âgées de 18 à 75 ans, ont par ailleurs été interrogées dans chacun des 4 pays européens figurant également dans l’étude (Italie, Royaume-Uni, Allemagne et Pays-Bas).