Le phénomène de la confiance – Résultats de l’étude réalisée par le Comité de la Charte (2007)
Publié le 10.06.2007
Les Français et la confiance dans les organisations qui font appel à la générosité du public Cette étude s’intéresse exclusivement aux associations et fondations qui font appel à la générosité du public et qui, certes, représentent un nombre modeste d’organisations mais qui ont une importance sociétale considérable au vu des activités déployées. « Ces organisations […]
Les Français et la confiance dans les organisations qui font appel à la générosité du public
Cette étude s’intéresse exclusivement aux associations et fondations qui font appel à la générosité du public et qui, certes, représentent un nombre modeste d’organisations mais qui ont une importance sociétale considérable au vu des activités déployées.
« Ces organisations sont un rouage essentiel au bon fonctionnement de la société et sont confrontées à une raréfaction des ressources publiques alors que les besoins d’assistance et de solidarité grandissent. Dans une période où le financement par les dons devient pour elles un gage de liberté, il nous a paru indispensable de mieux cerner le phénomène de la confiance des Français à leur égard. » a déclaré Michel Soublin, Président du Comité de la Charte, instance d’agrément et de contrôle de ce type d’organisations. (www.comitecharte.org).
Une relation ambiguë, complexe et à éduquer….
La confiance à l’égard des associations ou fondations faisant appel à la générosité du public repose sur un système de réflexion individuel, alimenté par deux registres : émotionnel et rationnel.
A l’heure actuelle, ce système s’apparente à un tribunal car chacun des registres
penche du côté opposé. L’aspect émotionnel du discours sur les associations ou fondations met en avant les valeurs de solidarité, de don au sens noble. Il vient bien sûr valoriser le secteur associatif. Le second, d’ordre rationnel, va chercher des preuves, demander des comptes… et finalement, au regard d’un scandale ayant défrayé la chronique il y a de nombreuses années, mettre en doute les modes de fonctionnement et de gestion des associations ou fondations.
Le niveau de confiance est logiquement limité… et le regard, assez lointain face aux associations ou fondations faisant appel à la générosité du public. La population se partage en deux : 51% des personnes interviewées ont confiance contre 47% qui n’ont pas confiance… alors que, il faut le rappeler, don et confiance sont inextricablement liés. Cette confiance est fragile mais primordiale. Le respect prend le pas sur la sympathie et les niveaux de confiance et de méfiance sont toujours très proches. Voici les 5 enseignements principaux qu’il est possible de souligner.
1- Des leviers de confiance similaires aux grands principes du Comité de la Charte
Il est à noter que les leviers de confiance identifiés sont en phase avec les exigences imposées par la Charte du Comité. Les critères principaux jouant dans la confiance sont en effet relatifs, d’une part, à l’existence d’un contrôle et, d’autre part, à la gestion des fonds rigoureuse, à la transparence financière et à la cause soutenue.
2- Des attentes fortes de la part de la population…
Elles doivent faire les choses honnêtement et face à l’Agora.
L’honnêteté et la transparence : De l’ensemble des résultats, ressort l’idée que les associations et leurs dirigeants sont soumis à un niveau d’exigence en matière d’honnêteté et de transparence particulièrement élevé, peut être supérieur à celui exigé d’autres institutions.
L’efficacité : la valeur d’action n’est pas oubliée mais elle intervient dans un second temps. Une association, peut-être un peu moins efficace, mais agissant de manière honnête parait davantage valorisée sur l’échelle de la confiance…
L’information : le public n’est pas demandeur d’informations directes sur les organisations, sur ce qu’elles font et la manière dont elles sont dirigées. Il lui suffit, en revanche, de savoir que cette information existe et qu’il peut y accéder facilement s’il le souhaite (61% des personnes interrogées). L’accessibilité à cette information prime sur l’effort personnel de s’informer.
3- L’exigence de contrôle est un leitmotiv récurrent qui traduit une méconnaissance de l’existence des contrôles : la nécessité d’une pédagogie
D’après une majorité de personnes, les associations et fondations ne sont pas assez contrôlées (60% des personnes interrogées); notamment sur les aspects qui cristallisent leurs attentes : la transparence financière, la rémunération des dirigeants, l’utilisation des fonds et l’importance des coûts de collecte et des frais de fonctionnement, et ce, avant l’efficacité des actions réalisées grâce au don.
Ces résultats traduisent une méconnaissance du public en matière de contrôles existant sur les organisations faisant appel à la générosité du public qui sont très nombreux (Commissaires aux comptes, Cour des Comptes et IGAS, Comité de la Charte, diverses administrations de tutelle, bailleurs de fonds etc…), et notamment sur leur transparence financière qui, si elle peut toujours être améliorée, est l’un des aspects aujourd’hui les plus contrôlés.
4- Un label pour renforcer et augmenter la confiance
L’influence positive d’un « label de bonne conduite » sur le niveau de confiance et l’envie de donner est évidente : 68% des personnes interrogées estiment qu’un tel label influencerait positivement leur niveau de confiance et 59% qu’il influencerait leur envie de donner. Il est, par conséquent, essentiel de faire connaître l’existence et le rôle joué par le Comité de la Charte dans ce domaine et donc l’intérêt de rechercher la marque d’agrément.
5- Une typologie du public : des « positifs de principe » aux « désabusés »
La typologie issue des résultats et construite par TNS SOFRES permet de mieux identifier où faire porter l’effort d’éducation du public et de quelle façon le faire. Trois catégories sont potentiellement intéressées et concernées par l’action du Comité de la Charte : les « positifs de principe » représentant 11% de la population, les « affectifs » représentant 26% de la population et les « confiants attentifs » représentant 32% de la population.