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L’enquête sur le financement des associations

Publié le 06.02.2012

Le 17 janvier dernier, France Active et la CPCA présentaient les résultats de l'enquête sur le financement des associations, dont nous parlions dans la Newsletter de novembre.

Menée avec l’aide du CNRS auprès de 877 responsables d’associations, cette enquête visait à mieux comprendre les problématiques financières auxquelles les associations sont confrontées en cette période de crise et de réduction des subventions publiques. Les enjeux sont de taille quand on considère que le secteur associatif représente aujourd’hui 1,8 millions de salariés (7% de l’emploi privé) et un budget global de 70 milliards d’euros, et surtout que les demandes sociales sont en constante augmentation.
L’enquête conclut tout d’abord à des évolutions des financements publics dans la période récente. Si la baisse des subventions publiques est générale, on constate que le financement des collectivités locales est plus stable que celui de l’Etat. En outre, les collectivités ont tendance à financer plus facilement des associations œuvrant dans des secteurs d’activités relevant de leur propre domaine de compétence. De façon générale, certains secteurs tels que la solidarité internationale, la culture ou la défense des droits tendent à être plus délaissés que d’autres. Surtout, les pouvoirs publics imposent de plus en plus souvent aux associations le recours au marché public (21 % des associations y ont eu recours au moins une fois), ce qui augmente la concurrence et freine l’initiative associative.
Dans un second temps, l’enquête met en exergue les questions liées à la trésorerie et les relations avec les banques : 45 % des associations connaissent des problèmes de trésorerie, qu’elles ne peuvent résoudre grâce à un apport en fonds propres. Pour se pérenniser et se développer, de nombreuses associations devraient donc avoir recours à l’emprunt bancaire. Or les plus petites d’entre elles éprouvent de grandes difficultés à accéder à des produits financiers, à la fois à cause de la frilosité des banquiers et des freins culturels des dirigeants associatifs. A contrario, les plus grandes associations (budget supérieur à 2 M€) ont des relations de qualité avec leur banquier et peuvent souscrire des emprunts sur le long terme.
En conclusion, trois groupes d’associations se distinguent :
  • 21 % d’entre elles sont « vulnérables » ; elles sont en général récentes, de petite taille et très dépendantes des subventions publiques, notamment pour les emplois salariés. Leurs dirigeants expriment un réel pessimisme pour l’avenir.
  • 26 % sont « souffrantes » ; elles ont été crées il y a plus d’une vingtaine d’années, leur budget dépasse les 500 k€. Si elles bénéficient de recettes d’activité, leur budget reste dépendant des financements publics, d’où une inquiétude certaine.
  • 28 % sont « installées » ; elles sont anciennes (créées avant les années 70), leur budget dépasse le million d’euros et leur modèle économique est viable car équilibre entre recettes d’activité et financements publics. Mais la baisse de ceux-ci rend ces associations inquiètes quant aux risques liés à la concurrence.
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