Etude La France associative en mouvement – édition 2023
Publié le 25.10.2023
Avec plus de 71 000 nouvelles associations enregistrées entre juillet 2022 et juin 2023, la création d’associations retrouve son dynamisme d’avant crise sanitaire ! Retour sur les principaux chiffres de la vie associative en 2023, issus de l’étude annuelle de Recherches & Solidarités.
Recherches et Solidarités vient de publier l’édition 2023 de son étude annuelle “La France associative en mouvement”. Vous pouvez retrouver la précédente édition ici.
Cette étude s’appuie sur des données officielles notamment celles du Répertoire National des Associations et propose des analyses concernant les évolutions de création d’associations, les secteurs porteurs, l’emploi ou encore le bénévolat. Zoom sur quelques enseignements clés de cette nouvelle édition.
Trois indicateurs clés sur les associations en France en 2023
L’étude analyse l’évolution du nombre de création d’associations en année glissante, du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante.
Sur la période 2022-2023, on observe la création de 71 128 associations, un chiffre comparable à celui de la période 2018-2019 d’avant la crise sanitaire.
En outre, cet indicateur ne peut rendre compte à lui seul du dynamisme du secteur associatif et il est insuffisant pour déterminer le nombre d’associations en activité. Aussi, à partir du croisement de nombreuses autres données officielles, l’étude estime entre 1,4 et 1,5 million d’associations actives en France en 2022.
A partir de cette estimation, complétée par une connaissance fine et documentée du tissu associatif, cette étude propose en outre, pour cette même année, une répartition du nombre d’associations selon les principaux secteurs d’activité.
Cette analyse révèle que les secteurs de la culture (19%), des sports (20%) et des loisirs (11%) représentent ensemble plus de la moitié du nombre des associations actives. Cette répartition ne tient pas compte de la taille de ces associations, que ce soit à partir de leur nombre de bénévoles et/ou de salariés, ou que ce soit à partir de leur nombre d’adhérents.
Des tendances positives pour le secteur associatif en 2022
Selon les auteurs de l’étude, “plusieurs indicateurs positifs traduisent la résilience dont les dirigeants bénévoles font preuve alors qu’à peine remises, du moins en grande partie, de la crise sanitaire, les associations ont été confrontées à l’inflation.”
Parmi ces indicateurs, aux côtés de la progression du nombre de création d’associations, nous pouvons citer la croissance de l’emploi associatif et l’augmentation significative des contrats en alternance.
Une croissance de l’emploi associatif de 2,7% en 2022 par rapport à 2021
On peut estimer que 90% des associations ne fonctionnent qu’avec la seule ressource humaine bénévole. Pour autant, les associations comportant des salariés constituent une force très importante par les capacités d’action dont elles disposent et par l’enjeu économique et social qu’elles représentent.
En analysant l’effectif des salariés au sein des associations employeuses, cette étude révèle que -après une année 2020 marquée par un retrait de 1,3% des effectifs, suivi d’un rebond de 3,6% en 2021- l’année 2022 vient confirmer cette reprise, avec un nouveau bond en avant de 2,7%. En 2022, le nombre de salariés dans le secteur associatif est estimé à plus d’1,8 million.
Par ailleurs, cette étude propose une estimation pour 2022 du nombre d’emplois privés non lucratifs au sein des associations et des fondations, représentant plus de 2 millions de salariés, soit 9,5% du total des salariés du secteur privé, et une masse salariale de plus de 54,4 milliards d’euros (près de 7% de la masse salariale du secteur privé).
Un bel élan du secteur en faveur de l’alternance : 49 000 contrats signés en 2022
Rappel d’une mise en contexte par les auteurs de cette étude : “Après l’entrée en vigueur des dispositions prévues par la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018 qui ont entraîné une profonde transformation de l’apprentissage et les mesures exceptionnelles à l’embauche d’apprentis dans le cadre du plan #1jeune1solution, la France a connu, en 2021, la plus forte hausse jamais enregistrée du nombre d’apprentis. Il a bondi de 34% dans l’ensemble du secteur privé, et de 64% dans le secteur associatif”.
Cette édition de l’étude révèle que l’année 2022 a conforté cette progression, avec une augmentation de 26% du nombre de contrats en alternance signés dans le secteur associatif entre 2021 et 2022. Soient 49 030 contrats en 2022, contre 38 860 en 2021 (et 23 940 en 2020).
82% des organisations accueillant des volontaires en service civique sont des associations
Selon les données de l’Agence du service civique reprises et analysées dans cette étude : les associations constituent le principal lieu d’accueil des jeunes volontaires. En 2022, elles représentent en effet 82% des 9 500 organismes agréés. Les collectivités territoriales sont loin derrière, avec 14%, suivies des établissements publics 3%.
En 2022, 144 000 volontaires en service civique ont réalisé une mission au sein d’une association.
Les auteurs de l’étude soulignent cependant le fait que “même si ces jeunes représentent, à l’évidence, un apport non négligeable pour le secteur associatif, chacun sera bien conscient de l’effort que constituent, pour chaque association, le recrutement, l’accueil et l’accompagnement. Et cet effort mérite d’être mieux connu encore et clairement valorisé.”
Un point sensible demeure : un bénévolat en pleine mutation !
Sur cette question centrale du bénévolat dans le secteur associatif, cette étude fait référence aux enseignements et constats révélés dans la toute récente étude “Les Français et le bénévolat en 2023” publiée également par Recherches & Solidarités en mai dernier.
Avec un retour progressif à la situation d’avant crise sanitaire (en janvier 2023, 23% de Français sont bénévoles dans une association, ils étaient 24% en 2019), les données concernant les profils et formes d’engagement bénévole révèlent de forte mutation :
-Les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’engager, en recherche de sens, mais selon des formats qui leur correspondent mieux.
-Les actions ponctuelles prennent le pas sur le bénévolat régulier.
-La progression du bénévolat des jeunes ne compense pas le repli de leurs aînés, notamment celui des “65 ans et plus” qui font souvent bénéficier les associations de leur plus grande disponibilité.
Une autre partie de cette étude porte sur les résultats d’une enquête auprès de plus de 3000 responsables associatifs, visant à traduire le moral de ces dirigeants associatifs. Accéder à l’ensemble des analyses dans l’étude complète Recherches & Solidarités
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