Baromètre AFD sur le soutien aux pays en développement
Publié le 07.06.2018
Comme tous les ans, l’AFD publie son baromètre de l'opinion des Français sur la politique d’aide au développement de la France. L'édition 2018 confirme l’intérêt affirmé des Français pour l’aide au développement et la volonté d’engagement solidaire des plus jeunes d’entre eux.
Les Français soutiennent le principe de l’aide au développement. C’est ce qui ressort du dernier baromètre de l’AFD dévoilé le 12 avril. Cette enquête sur les Français, la jeunesse française et la politique d’aide au développement de la France menée par IPSOS pour l’AFD révèle que 70 % des Français sont favorables à un soutien aux pays en développement.
Si les Français montrent leur solidarité envers les pays en transition, leur connaissance des rouages de la politique de développement de la France reste à parfaire. Mais elle ne cesse de progresser. Ainsi, 26 % d’entre eux se disent bien informés sur la politique de développement française, un chiffre en très nette hausse ces dernières années : de 10 % en 2013 il est passé à 18 % en 2016, pour gagner encore huit points en 2018.
Un monde en interactions
Une forme d’éducation aux enjeux du développement à mettre en regard avec la prise de conscience des Français des interactions entre le devenir des pays en développement et leur propre avenir. Pour 70 % des Français, ce qui adviendra dans les pays en développement dans les prochaines années – sur le plan politique, économique, climatique, démographique… – peut avoir un impact sur leur vie en France. Dans un monde globalisé, les Français comprennent que le destin du monde nous est commun.
Dans la même logique, rien de surprenant à ce que quatre Français sur dix aient déjà entendu parler des Objectifs de développement durable (ODD). Un chiffre cependant moins élevé qu’en 2016 (54 %), où la COP 21 de la toute fin 2015 a probablement permis un éclairage exceptionnel sur la question.
Informer, c’est convaincre
La connaissance de l’AFD rejoint à peu près les mêmes niveaux, avec 49 % des Français qui déclarent en avoir déjà entendu parler. S’ils n’étaient que 35 % en 2012, démontrant une belle progression de notoriété, le fond du message vers le grand public reste à parfaire : seulement 6 % des sondés connaissent vraiment la fonction de l’AFD.
Dans ce contexte, l’efficacité de l’aide au développement est interrogée par les Français : si 40 % la jugent efficiente, 60 % pensent le contraire. Mais 75 % des personnes bien informées au sujet de l’aide au développement de leur pays estiment que celle-ci est efficace. Le devoir d’informer sur l’action de la France en la matière prend tout son sens. D’autant plus qu’en matière de développement, les idées reçues persistent.
Parmi les fausses assertions largement validées par les sondés, « La pauvreté a augmenté dans le monde au cours des quinze dernières années », « La scolarisation stagne en Afrique », « La migration subsaharienne est principalement à destination des pays du Nord » démontrent le chemin qu’il reste à faire pour sortir des idées reçues.
Des jeunes engagés
L’engagement des jeunes Français se confirme avec le dernier baromètre AFD/Ipsos. Ainsi, 66 % des jeunes Français de 15 à 25 ans s’impliquent ou souhaitent s’impliquer dans une cause ou un projet destiné à aider les autres. C’est mieux que leurs homologues américains (27 %), allemands (25 %) et britanniques (17 %), eux aussi interrogés par IPSOS. Pour tous, ce sont les thèmes de l’environnement et du développement durable qui ont leur préférence.
Ces jeunes des quatre pays sondés sont par ailleurs convaincus du rôle des citoyens pour changer le monde positivement, Américains en tête (72 %), avec des Allemands moins enthousiastes à l’idée (44 %), tandis que les Français répondent « oui » à 59 %, un peu moins que les Britanniques (62 %).
Quant à la mondialisation, elle partage les jeunes Français : 52 % y voient une opportunité, quand 48 % estiment qu’elle est une menace pour le pays. Une approche sensiblement différente de leurs petits camarades, puisqu’entre 67 % et 75 % des Allemands, Britanniques et Américains accueillent la mondialisation positivement.