Le don pour l'Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR)

Interview vidéo de Nathalie Bousseau, directrice de la Fondation CentraleSupélec sur la culture du don pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche, les enjeux à venir pour notre secteur et l’intérêt de faire partie d’un réseau comme France générosités.

Quelle est la culture du don pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) ?

Il y a un contraste entre les dons des entreprises qui existent depuis longtemps que ce soit pour la recherche ou la formation. Et ceux auprès des anciens qui n’existent que depuis 10 ans. Le grand don et la haute philanthropie son vraiment très spécifiques à notre collecte et je pense qu’on peut dire qu’elles sont assez spécifiques à l’ESR. Je crois que l’Enseignement Supérieur a joué un rôle clé en France dans le développement de la haute philanthropie et devrait continuer à le jouer dans les prochaines années, en tout cas on l’espère.

Combien collecte la Fondation et quels enjeux à venir pour le secteur de l’ESR ?

La Fondation collecte entre 7 et 10 millions d’euros par an auprès des entreprises et des anciens. L’enjeu je pense pour ce secteur, c’est de savoir si on va réussir à avoir beaucoup de très gros dons, des dons supérieurs à 1 million, de plusieurs millions voire supérieurs à la dizaine de millions pour se situer un peu dans le sillage de ce que peuvent faire les universités anglo-saxones.

En revanche, comme le contexte fiscal et de répartition du patrimoine sont très différents en France, c’est une question ouverte, on ne sait pas exactement ce qui va se passer.

Quels intérêts à faire partie du réseau France générosités ?

L’intérêt pour une fondation comme la nôtre d’adhérer à France générosités, c’est de connaître ce qui se passe sur le marché de la générosité et du don en France chaque année. Puisque nous, on est sur le plateau de Saclay, on n’est pas au cœur des réseaux et on n’a pas énormément de temps à y consacrer. Les études et en particulier, le Baromètre de la générosité (chiffres clés de la version grand public accessible ici), nous permettent d’avoir une bonne perception du marché et de savoir si on colle aux tendances ou si, au contraire, on est dans des tendances un peu différentes. Par exemple, l’année du Covid, on a pu constater un essor important de la générosité en France alors que dans l’ESR, ou en tout cas pour notre fondation, on avait un recul des dons.

Un autre intérêt d’adhérer à France générosités, ce sont les groupes de travail. Par exemple, à la Fondation CentraleSupélec, nous avons beaucoup investi dans l’immobilier étudiant. Il se pose des questions sur la cohabitation entre un statut de fondation reconnue d’utilité publique et le fait d’avoir des activités à caractère économique. Il y a des groupes de travail consacrés à ce thème au sein de France générosités. On y rencontre d’autres fondations, associations, qui font les mêmes activités que nous. Cela nous permet d’échanger, de connaître les bonnes pratiques et de savoir quels écueils on doit éviter dans la gestion de ces activités économiques.

Quels enjeux peut défendre le syndicat France générosités sur le don pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche ?

Un des enjeux pour les années à venir serait de stabiliser les dispositifs en place, qu’il s’agisse des dispositifs fiscaux ou bien des statuts des associations et fondations. Il est important pour les équipes des associations, des fondations et pour les donateurs qu’on ait une certaine stabilité du secteur en France. Et je crois que l’activité de plaidoyer de France générosités peut être très utile sur ce point.

Merci à Nathalie Bousseau, directrice de la Fondation CentraleSupélec d’avoir répondu à nos questions !

Participez également à notre café virtuel de rencontre entre les acteurs de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) et France générosités ce jeudi 31 mars 2022 :
Informations et inscriptions ici.