Baromètre de la Confiance 2017
Publié le 23.10.2017
Le Comité de la Charte du Don en Confiance vient du publier l'édition 2017 de son baromètre de la confiance.
Plus d’un Français sur deux fait confiance aux associations et fondations faisant appel aux dons, une situation confortée depuis 2011. Et, de manière générale, le capital confiance est plus fort envers ces associations qu’envers les pouvoirs publics pour prendre en charge de nombreuses missions d’intérêt collectif. Fait nouveau : les jeunes témoignent d’un niveau de confiance bien supérieur à leurs aînés.
L’importance de la réputation numérique dans les leviers de la confiance s’accroit progressivement. L’existence d’un contrôle reste toutefois de façon constante le levier le plus déterminant.
L’écart de confiance se creuse entre les générations
Depuis plusieurs années, la confiance à l’égard des associations et fondations faisant appel aux dons ne se dément pas (54 % en 2017 vs 51 % en 2007). En revanche, celle accordée aux partis politiques (10 %) et aux médias (22 %) s’effrite. Parallèlement et dans le contexte de la préparation des ordonnances sur la Loi Travail, la confiance envers les syndicats (42 %, + 4 points) tend à augmenter alors que celle pour les entreprises (56 %) a perdu 6 points depuis l’année dernière.
Fait notoire en 2017, la jeune génération témoigne d’un niveau de confiance envers les associations et fondations faisant appel aux dons largement supérieur à celui de leurs aînés (63 % des moins de 35 ans vs 54 % pour l’ensemble).
Pour Alain Mergier, sociologue : « C’est Un chiffre d’autant plus significatif que les jeunes, pour qui le sens ne va plus de soi, ont moins confiance de manière générale. Dans un contexte de flottement global des certitudes, la société a plus que jamais besoin de tiers de confiance, pour les jeunes encore plus que pour les générations précédentes. »
Un capital confiance plus fort qu’envers les pouvoirs publics
Les associations et fondations faisant appel aux dons disposent toujours d’une confiance supérieure à celle dont bénéficient les pouvoirs publics sur une large palette de domaines, en tête desquels : le soutien de projets dans les pays en développement (56 % vs 12 %), la lutte contre la pauvreté et l’exclusion (54 % vs 31 %), l’aide aux réfugiés et demandeurs d’asile (53 % vs 27 %), l’aide aux personnes malades et en situation de handicap (50 % vs 39 %) et la protection de l’environnement (50 % vs 36 %). Au demeurant, l’on constate un regain de confiance à l’égard des pouvoirs publics après l’élection présidentielle et une légitimité qui demeure importante dans certains domaines.
En 2017, deux nouveaux domaines d’action ont été testés : la protection des animaux et l’accès à l’emploi. Pour l’un d’eux, la protection des animaux, la confiance envers les associations et fondations faisant appel aux dons est très établie : 8 Français sur 10 déclarent leur faire plus confiance qu’aux pouvoirs publics. Il se place en tête des actions pour lesquelles les associations et fondations sont les plus attendues. En revanche, alors que le jugement des Français reste très critique sur la situation de l’emploi, ils sont une large majorité à penser que les pouvoirs publics ont encore un rôle à jouer en matière d’accès à l’emploi.
Le besoin de contrôle en tête des leviers de la confiance, le digital gagne du terrain
Les leviers de la confiance à l’égard des associations et fondations faisant appel aux dons restent très stables dans le temps, avec toujours comme critères les plus déterminants, le contrôle (76 %), la gestion rigoureuse des dons (71 %) et la conformité à la mission affichée (70 %), en particulier en ce qui concerne les donateurs très réguliers (près de 9 sur 10).
S’ils restent pour l’instant secondaires, deux leviers gagnent en puissance au fil des ans, et n’avaient jamais été jugés aussi importants dans le baromètre : la façon dont les associations/fondations faisant appel aux dons se présentent sur leur site internet (36 %, + 8 points) et ce qui se dit d’elles sur Internet (32 %, + 6 points). Ce phénomène s’amplifie en ce qui concerne les moins de 35 ans, pour qui ces deux leviers jouent respectivement pour 54 % et 47 % d’entre eux. Le secteur associatif doit plus que jamais inclure le digital dans sa communication pour créer la confiance et donc générer le don.
Méthodologie de l’étude
Étude réalisée en face à face, du 25 au 29 août 2017, auprès d’un échantillon national de 1013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Représentativité assurée via la méthode des quotas (sexe, âge, CSP, région et taille d’agglomération).