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La santé financière des associations – Etude du Mouvement associatif – avril 2025

Publié le 15.04.2025

Le Mouvement associatif, le Réseau National des Maisons des Associations (RNMA) et Hexopée ont mené avec l’Observatoire Régional de la Vie Associative (ORVA) des Hauts-de-France une enquête auprès des dirigeants associatifs pour évaluer l’impact des baisses de financement public sur le secteur associatif. Ils dressent un constat alarmant sur la santé financière des associations en 2025.

 

Cette enquête, menée en ligne entre février et mars 2025, a recueilli près de 6 000 témoignages de dirigeants associatifs.

L’échantillon des répondants est composé majoritairement d’associations employeuses (69 %) qui appliquent principalement la convention collective ECLAT (ex-animation). 31 % ont un budget supérieur à 500 000 €. 23 % ont un budget compris entre 200 000 €et 500 000 € et 33 % ont un budget compris entre 50 000 € et 200 000 €. Par ailleurs, l’échantillon regroupe des associations agissant dans des domaines divers : majoritairement sport (24 %) et actions caritative, humanitaire et sociale, santé (20 %) mais aussi activités économiques, éducation, formation, insertion, défense des droits et des causes, loisirs, culture.

Les résultats de ce sondage ont été redressés sur trois critères (le caractère employeur, les tranches de budget et le secteur d’activité principal) pour corriger les déséquilibres d’échantillon afin que les résultats reflètent l’ensemble du secteur associatif.

 

Un tissu associatif en mauvaise santé financière

En mars 2025, près d’un tiers des associations employeuses disposent d’une trésorerie inférieure à trois mois, une situation critique qui menace leur survie à court terme. Plus de la moitié rencontrent des difficultés de trésorerie, qu’elles soient ponctuelles ou récurrentes.

Dans ce contexte, les solutions sont rares : 38 % des structures restent sans réponse face à ces tensions financières.

Côté financements, la tendance est tout aussi préoccupante. À ce jour, près de la moitié des renouvellements de subventions n’ont pas encore abouti. Parmi celles qui ont été attribuées, 45 % connaissent une baisse, qu’elle soit légère ou importante.

Face au manque de solution, nombre d’associations ont indiqué rechercher des dons, du mécénat ou des financements privés (auprès de fondations par exemple), elles cherchent également de nouveaux financements publics.

 

Des conséquences importantes sur les activités des associations

Ces difficultés financières ont un impact direct sur la capacité des associations à poursuivre leurs missions sociales.

Cela se traduit par une baisse d’activité pour 28 % des associations.

Côté associations non employeuses, faute de moyens, 22% d’entre elles sont contraintes d’annuler des actions pourtant essentielles à leurs missions sociales. Par ailleurs, 16 % des structures déclarent avoir augmenté la participation financière de leurs usagers, une situation qui risque de fragiliser l’accessibilité de leurs services.

L’emploi associatif est lui aussi en péril. 18 % des associations employeuses déclarent ne pas remplacer les départs de salariés, et 16 % reportent leurs recrutements. Dans un secteur qui représente 1,8 million de salariés et 144 000 structures employeuses, ces chiffres sont alarmants.

 

Les recommandations du Mouvement associatif

Face à cette situation, Le Mouvement associatif et ses partenaires formulent sept propositions concrètes :

  • Simplifier les démarches bancaires des associations avec des outils adaptés à leurs modèles.
  • Renforcer les acteurs de l’accompagnement qui interviennent auprès des associations (DLA, Guid’Asso), particulièrement en situation de procédure collective (Prev’Asso).
  • Fournir des données précises sur les baisses de financement au monde associatif en cours dans les collectivités territoriales : sortir des logiques de commande publique quand ce n’est pas nécessaire en privilégiant la subvention, accorder des subventions de fonctionnements aux associations, privilégier la pluri-annualité pour permettre aux associations de se projeter et de pérenniser les emplois, respecter le délai de versement de la subvention fixé à 60 jours dans la loi.
  • Développer les outils d’une gouvernance mixte du financement des associations à l’échelle nationale et locale.
  • Renforcer les financements pour le monde associatif lors du prochain projet de loi de finances notamment du Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA) en augmentant la quote-part des comptes bancaires inactifs à 60% (cette quote-part est aujourd’hui de 40 %)
  • Adopter une fiscalité plus favorable aux associations : supprimer la taxe sur les salaires pour renforcer l’emploi pour les associations, permettre des crédits d’impôts pour les dons aux associations ainsi que pour les bénévoles qui engagent des frais (et non pas seulement des réductions d’impôt), extraire les associations de la réforme de la TVA proposant un abaissement du seuil de franchise qui prendra effet au 1er juin.

 

Les futures annonces budgétaires auront un impact déterminant sur l’avenir du tissu associatif en France. France générosités, aux côtés du Mouvement associatif et d’autres partenaires, défendra la préservation de la santé financière des associations.

 

L’étude complète est disponible sur le site du Mouvement associatif.

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