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Etude INJEP – Dons financiers et matériels – septembre 2024

Publié le 18.09.2024

Un Français sur deux déclare donner aux associations en 2021, principalement sous forme monétaire mais aussi sous forme matérielle. Qui sont ces donateurs ? Qu’est-ce qui influence le plus leurs comportements de don ? Qu’est-ce qui motive leurs dons ou au contraire les freine ? Et en situation d'urgence, comment expriment-ils leur générosité ?Autant de questions abordées dans cette étude de l’INJEP publiée en septembre 2024. Zoom sur quelques enseignements.

L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) vient de publier une étude sur les dons financiers et matériels qui vise à analyser les pratiques de dons des Français au bénéfice des associations : les caractéristiques des dons selon leur différentes formes et les caractéristiques sociodémographiques spécifiques des donateurs.

Sources des données : Cette étude s’appuie sur les résultats de l’Enquête nationale sur l’engagement associatif et les dons (ENEAD), réalisée par l’INJEP, et interrogeant 10 332 personnes de 16 ans et plus représentatives de la population française, entre février et avril 2021 par Internet (en métropole) ou téléphone (dans les DROM). Pour apporter un éclairage complémentaire, cette étude mobilise également une deuxième source de données, celle issue des déclarations d’impôt des particuliers traitées par la DGFIP.

 

Un Français sur deux déclare donner aux associations

En 2021, la moitié des 16 ans et plus déclare avoir effectué au moins un don aux associations (financier ou en nature) sur les 12 derniers mois.
Le don monétaire est le plus répandu, avec 43% des donateurs en 2021 qui ont effectué des dons exclusivement monétaires, contre 23,3% pour des dons exclusivement matériels (aliments, vêtements, livres, …). Ils sont 33,5% à avoir donné des biens matériels et de l’argent.
Plus de trois donateurs sur quatre ont ainsi effectué un don sous forme monétaire, tandis qu’un peu plus d’un donateur sur deux a réalisé un don matériel.

Cette présente étude ne fait pas référence au bénévolat qui a été analysé dans une précédente étude de l’INJEP s’appuyant sur la même enquête ENEAD, et qui révélait que 27% des 16 ans et plus déclare être bénévole en 2021.

Cette étude révèle également que 58% des donateurs ont donné moins de 100 € au cours des douze derniers mois et seul un Français sur cinq a donné plus de 100 €. En comparaison, le montant moyen des dons monétaires déductibles d’impôt déclarés à l’administration fiscale s’élèvent à 585 € par an, selon l’étude DGFIP « Dons et mécénat de 2011 à 2021 ».

On peut légitimement supposer que les contributions monétaires relativement modestes (montant de don inférieur à 100€ sur une période de 12 mois) ne sont dans la majorité des cas pas déclarées.

 

Quels sont les déterminants des dons ?

Cette étude fait une analyse des donateurs selon leur caractéristiques socio-démographiques et révèle que les donateurs sont plus souvent aisés, âgés et diplômés. Cependant ces caractéristiques ne sont pas prédominantes parmi les facteurs les plus déterminants des dons.

Socialisation familiale, principal déterminant des dons

D’après l’étude INJEP, parmi les répondants ayant eu un proche qui donnait lors de leur adolescence, 67% d’entre eux ont effectué un don à une association en 2021, contre 42% de ceux n’ayant pas eu de proche donateur lors de leur adolescence. Et, à caractéristiques identiques, le fait d’avoir eu un proche donateur dans le passé augmente la probabilité de devenir donateur de 20 points.
La socialisation familiale apparaît comme le principal facteur explicatif de la propension à effectuer des dons, avant même les caractéristiques socio-économiques. Cela suggère que les comportements de don se transmettent au sein des familles.

Dons et participation bénévole sont également très liés

D’après l’étude INJEP, donner de l’argent ou des biens à une association et y donner de son temps seraient fortement corrélés. Parmi les répondants participant à la vie associative, 59% se déclarent donateurs (dons matériels ou monétaires), contre 43% des non-participants à la vie associative. Et à caractéristiques sociodémographiques similaires, participer activement à la vie associative accroît de 11 points la probabilité de donner.

Lien entre don et participation à la vie associative

Ainsi, s’impliquer dans des activités associatives pourrait renforcer les comportements philanthropiques, et réciproquement.
Cette analyse est à rapprocher des enseignements de l’étude américaine « Social connectedness and generosity » du Do Good Institute qui observe les effets des liens sociaux sur le don d’argent et le don de temps et réciproquement.

 

Quelles motivations à donner ?

D’après l’étude, 36% des donateurs déclarent que leurs dons, toutes natures confondues, sont tournés vers des associations qui soutiennent des causes dans lesquelles ils croient particulièrement. Parmi les autres motivations principales à donner :
• Compassion pour les gens dans le besoin : 24%
• Être directement ou indirectement touché par la cause : 15%
• Aider sa propre communauté : 10%

Ils ne sont que 6% à déclarer effectuer des dons pour diminuer leurs impôts.

Ces motivations diffèrent selon le genre : les femmes répondent davantage donner par compassion (+8 points), tandis que les hommes indiquent davantage être motivés par la réduction d’impôt (+3 points) ou par l’aide à leur communauté (+4 points).

En cohérence avec les résultats précédents, l’étude révèle qu’en 2021 :
• 45% des donateurs soutiennent des associations sociales, caritatives ou humanitaires
• 26% se tournent vers des associations de santé
• 25% vers celles de protection de l’environnement
• 19% vers des associations de consommateurs, locataires ou propriétaires

 

Les dons en situation d’urgence

Cette étude aborde une question intéressante, celle des dons en situation d’urgence, effectués par exemple à l’occasion d’une épidémie ou d’une catastrophe naturelle. Les résultats indiquent que les dons en situation d’urgence sont largement minoritaires : en 2021 seulement 7% des donateurs déclarent donner uniquement en situation d’urgence, 30% donnent à la fois en situation d’urgence et hors situation d’urgence, tandis que 62% donnent uniquement en dehors de situations d’urgence.
Dans un contexte d’accélération des fréquences et ampleurs des urgences, il est intéressant de pouvoir suivre ces comportements.

 


Pour télécharger cette étude : site de l’INJEP 

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