Global Philanthropy Tracker 2023 – IUPUI

Le Global Philanthropy Tracker (GPT) est une étude de l’Indiana University Lilly Family School of Philanthropy visant à mesurer les dons transfrontaliers de particuliers et d’organisations dans le monde entier. Cette étude démontre comment les sociétés civiles, les gouvernements, les entreprises et les individus collaborent pour résoudre des problèmes de société dans le monde entier.

La 11ème édition de l’étude comble le fossé entre un besoin croissant de philanthropie et le manque de connaissances sur l’étendue des dons transfrontaliers.

Méthodologie : Les conclusions présentées dans ce rapport sont basées sur les flux philanthropiques de 47 pays en 2020, ou l’année disponible la plus récente, ainsi que sur trois flux de ressources faisant l’objet d’un suivi externe : l’aide publique au développement, les envois de fonds et les investissements en capital privé.

 

Les principales conclusions du Global Philanthropy Tracker 2023 :

• Le paysage des flux philanthropiques transfrontaliers entre 47 pays :

En 2020, ces 47 pays ont contribué à hauteur de 70 milliards de dollars en flux philanthropiques transfrontaliers (c’est-à-dire les contributions financières philanthropiques de particuliers, de fondations et d’entreprises).

Néanmoins, cette somme s’élève à 841 milliards de dollars lorsque l’on prend en compte tous les flux de ressources (l’aide publique au développement, les envois de fonds et les investissements en capital privé).

 

• Les changements des flux transfrontaliers depuis 2018 :

La somme des 4 flux de ressources a légèrement diminué de 2 % en tenant compte de l’inflation, passant de 859 milliards de dollars en 2018 à 841 milliards de dollars en 2020.

La philanthropie a fait preuve de résilience au cours de l’année 2020, avec seulement une légère baisse de 0,5 % par rapport aux 71 milliards de dollars de 2018. Néanmoins, cette évolution varie fortement d’un pays à l’autre.

Les envois de fonds ont connu la plus forte augmentation et sont restés le flux le plus important, augmentant de 19 % entre 2018 et 2020. Cette évolution peut s’expliquer par des plans de relance des gouvernements des pays d’accueil qui ont conduit à des conditions économiques favorables ou des moyens numériques et formels de transfert d’argent.

• Les causes et régions prioritaires des flux philanthropiques transfrontaliers :

L’éducation et la santé sont restées les deux causes caritatives les plus soutenues, comme en 2018. Ces causes s’inscrivent directement dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies.

L’Afrique est la région la plus fréquemment citée comme bénéficiaire principal du soutien philanthropique, selon les pays qui ont fourni des données à ce sujet. Par rapport à 2018, l’Afrique et l’Asie restent les deux premières régions soutenues par la philanthropie transfrontalière, tandis que le nombre de pays ayant donné à l’Europe a augmenté en 2020.

• Le futur de la philanthropie transfrontalière :

L’émergence et le développement des outils de dons, tels que le crowdfunding, les crypto-dons et les fonds mondiaux collaboratifs, a facilité et accéléré la philanthropie locale et mondiale au cours de la pandémie de COVID-19.

Les résultats soulignent la nécessité d’une collaboration accrue entre les pays, les secteurs et les acteurs philanthropiques.

 

Les opportunités pour renforcer le rôle de la philanthropie dans le développement durable :

• Renforcer les écosystèmes philanthropiques locaux grâce à des collaborations régionales :

Le nombre croissant de catastrophes naturelles et d’origine humaine souligne la nécessité d’améliorer l’écosystème de la philanthropie transfrontalière, en particulier par l’intermédiaire des organisations locales et de leurs dirigeants, qui sont souvent les premiers à réagir en temps de crise.

Grâce aux collaborations régionales, les organisations philanthropiques peuvent faire progresser l’écosystème philanthropique local et mondial par le partage des connaissances, le renforcement des capacités locales et le travail de plaidoyer.

Ces organisations pourraient également faciliter les liens et la communication entre les donateurs internationaux et les organisations philanthropiques locales afin d’améliorer l’équité et la sensibilisation culturelle dans la philanthropie transfrontalière.

• Mettre en place des mécanismes visant à mobiliser la philanthropie locale pour relever les défis mondiaux :

Durant la pandémie de COVID-19, plusieurs initiatives innovantes ont permis de créer un environnement plus favorable pour les dons, alors que les canaux traditionnels d’envoi et de réception de la philanthropie transfrontalière sont devenus plus difficiles à utiliser (2022 Global Philanthropy Environment Index).

Les organisations philanthropiques pourraient mettre en œuvre de nouveaux outils et moyens de dons pour renforcer la philanthropie locale et fournir un financement plus équitable et localisé.

• Élaborer des normes internationales pour le suivi des données et promouvoir la transparence des données :

Le Global Philanthropy Tracker indique que seuls 14 pays disposaient de données sur les dons transfrontaliers par cause caritative : il existe un manque général de données sur les dons transfrontaliers pour des causes spécifiques.

Ce manque important de données publiques constitue un défi permanent pour comprendre pleinement les modèles et les tendances de la générosité transfrontalière. Cela limite également notre compréhension du rôle que joue la philanthropie dans le monde, en particulier lors de crises mondiales telles que la pandémie de COVID-19, lorsque toutes les causes sont appelées à réagir.

La promotion du partage et de la transparence des données pourrait contribuer à améliorer la disponibilité et la qualité des données à long terme et aider les donateurs individuels et institutionnels à prendre des décisions éclairées et fondées sur des statistiques.

 

Article écrit par : Ipek Aykut Chargée de communication junior

 

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