Conférence animée par le CerPhi: “Associations – donateurs, les conditions de la confiance”
Publié le 19.11.2009
Le 4ème Forum National des Associations et Fondations a cette année donné lieu à une conférence animée par le Cerphi sur le thème : « Associations – donateurs, les conditions de la confiance ». Le dernier baromètre « Climat de Générosités » du Cerphi qui prend le pouls des intentions de don des donateurs depuis la crise de septembre […]
Le 4ème Forum National des Associations et Fondations a cette année donné lieu à une conférence animée par le Cerphi sur le thème : « Associations – donateurs, les conditions de la confiance ».
Le dernier baromètre « Climat de Générosités » du Cerphi qui prend le pouls des intentions de don des donateurs depuis la crise de septembre 2008 montre un décrochage au mois d’octobre de cette année alors que les ONG inspirent habituellement confiance et même davantage que les entreprises où les gouvernements.
Partant de ce constat, le Cerphi et l’association Conversations Essentielles se sont réunis dans ce cadre afin de mener une étude sur le point de vue des jeunes générations et ainsi de chercher des hypothèses pour que les efforts de transparence retrouvent leur efficacité et leur fonction rassurante auprès de cette cible.
Cette étude a pu révéler une différence fondamentale entre les donateurs traditionnels et les jeunes adultes. Les premiers considèrent le don comme un devoir. Leur démarche est donc construite et ils s’attachent aux signes de transparence et de labels. Un détournement peut ébranler leur confiance mais pas leur conviction de devoir donner. A l’inverse, le don procède d’une impulsion pour les jeunes adultes et l’échec d’un projet ébranle profondément le désir de donner en remettant en question la légitimité même de ce type d’engagement.
Suite aux évolutions de la société, les jeunes n’ont en effet plus la même façon d’appréhender le don. L’argent du don est enrichi de valeurs symboliques qui lui donnent de la puissance et un caractère quasi sacré. Il existe un réel décalage entre l’image que les jeunes donateurs se font d’une association et les réalités liées au fonctionnement, à la structure, au budget et à la gestion de celle-ci. Le monde associatif est perçu comme un lieu au service d’idéaux et où les valeurs de désintéressement et d’engagement ne laissent pas la place à l’aspect lucratif de l’argent. Ainsi lorsque qu’un problème lié à l’argent d’une association est médiatisé, celui-ci est ramené à ses valeurs négatives, notamment d’individualisme desquels le jeune donateur voulait justement s’extraire. Dès lors le donateur risque d’avoir une mauvaise image de lui-même en jugeant s’être « fait avoir ».
La conclusion serait donc de redéfinir ce que le Cerphi et Conversations Essentielles ont définis comme le « contrat » communiqué vers le public par les associations en faisant de l’acte de donner un projet collectif d’action mais qui ne dénigre pas l’individualisme en réunissant les aspirations d’ouverture et d’avenir de chacun. Enfin, en mettant en avant la non-lucrativité des associations non comme une fin mais comme un moyen, sans le présenter comme le trait identitaire majeur d’une association.