Des dons en augmentation mais insuffisants pour faire face aux besoins croissants de solidarité.
Publié le 04.06.2009
La crise économique inquiète 85% des français et 68% d'entre eux se sentent personnellement touchés selon un sondage IFOP d'Avril 2009.
En 2008, dans ce contexte, il est satisfaisant de noter que les dons aux grandes associations et fondations ont progressé de 6,3% par rapport à 2007 selon le Baromètre de la générosité 2008 de France générosités rendu public ce jour.
En octobre et novembre 2008, au cœur de la crise, la collecte de dons aux grandes associations et fondations a certes été marquée par une diminution de 1% mais celle-ci fut largement rattrapée en décembre par une hausse de 12,5%.
Ce sursaut de générosité fut aussi le fait de nouveaux donateurs : leurs dons ont représenté 10,3% de la collecte avec une progression de 18% sur l’ensemble de l’année.
En avril 2009, si on constate un léger repli (-3%) des donateurs, le noyau dur des donateurs réguliers a progressé de 7points depuis 4 ans. Cela augure une quasi stabilité des dons en 2009, sauf si l’aggravation de la crise vient inquiéter d’avantage les donateurs.
La hiérarchie des causes préférées des français évolue peu. On observe un léger recul de la lutte contre l’exclusion et la pauvreté (- 7 points en 2 ans) et une hausse de l’intérêt pour l’aide aux personnes âgées (+7 points en 5 ans) essentiellement constatée chez les moins de 50 ans.
Les premiers critères d’incitation au don, chez les donateurs réguliers, sont l’efficacité (48%) suivie de la transparence (45%) et de la cause soutenue (43%).
Dans une perspective plus générale, ayons à l’esprit
- qu’un accroissement des dons même de 6 % est insuffisant pour faire face à l’augmentation des besoins de solidarité de l’ordre de 10% à 20% depuis l’automne 2008
- que les générosités privées ne représentent qu’environ 5% du financement des associations et fondations ce qui explique l’intérêt mis par l’Etat à en accélérer le développement par de nouvelles dispositions telles que la réduction d’ISF à raison des dons en faveur des fondations reconnues d’utilité publique ou encore la création du fonds de dotation, pour compenser la baisse attendue des subventions publiques
- qu’il est donc indispensable et urgent d’accélérer plus encore la croissance des générosités privées sous toutes leurs formes, notamment à court terme celles des dons et du mécénat d’entreprise et à moyen et long terme celle des legs.