2009 : des dons en progression avec un changement des comportements des donateurs en perspective

En 2009, les français sont toujours plus généreux : augmentation des dons de 5,5% [1] mais les effets de la crise semblent se manifester par des changements dans les intentions de don des donateurs pour 2010 [2]

• une baisse des intentions de dons des actifs (35-49 ans), heureusement compensée par un engagement confirmé des retraités
• l’intérêt pour des causes de long terme fléchit au profit de celles de proximité.

 

Sans doute est-ce la marque d’une prise de conscience plus forte encore par les français, malgré leurs craintes sur leur propre situation, de la nécessité de compenser par le don un certain désinvestissement de l’Etat et du secteur public dans des domaines clés de la vie sociale

On peut aussi y voir l’effort de professionnalisation des associations et fondations dans le domaine de la collecte de fonds.

 

Si les dons continuent de progresser, 2010 pourrait voir des changements marqués dans les comportements des donateurs :

• En effet, on constate un recul des intentions de don des donateurs actifs (39-45 ans) de 8 points, qui, se sentant plus menacés par la crise, déclarent qu’ils donneront moins en 2010 qu’en 2009.
• Ce recul pourrait être heureusement compensé par un renforcement de plus de 5 points en 5 ans de la générosité des donateurs de plus de 50 ans et des retraités, dont la situation semble plus assurée et qui apportent toujours la majorité des dons.
• L’évolution des causes prioritaires des Français montre que leur priorité est désormais la lutte contre l’exclusion et la pauvreté (30% à 37%) et les causes de proximité qui résistent bien, au détriment de la protection et l’éducation à l’environnement (11% à 6%) et de la défense des droits de l’homme, des droits et devoirs civiques (de 20% à 14%)

 

Ces changements semblent déjà amorcés d’après le Baromètre de la générosité 2009 :

• Pour la première fois, on constate un arrêt en 2009 de la croissance régulière des dons par internet, qui représentent moins de 2% du total et qui ont régressé sur tous les indicateurs. Ce moyen de collecte est tout particulièrement utilisé par les plus jeunes et les actifs ;
• alors que l’on note une croissance régulière des prélèvements automatiques (24% des dons en 2009) qui traduit une meilleure compréhension des français de l’intérêt de donner régulièrement.

 

Enfin, la campagne de sensibilisation « Pouvoir de don » de France générosités, diffusée fin 2009 pour la promotion des avantages fiscaux liés aux dons, a probablement été l’une des raisons de l’accroissement des dons. En effet, 12% des personnes déclarant donner en 2010 disent qu’elles tiennent compte de ces avantages pour faire leur don  contre 10% en 2009. Chez les cadres,  cette proportion est même passée de 11% à 25%.

 

Nos pires craintes concernant la baisse des subventions publiques, qui représentent près de la moitié des ressources financières des associations et fondations, deviennent réalité, en raison de la suppression de la taxe professionnelle, de la réforme des collectivités territoriales et de la politique de rigueur. Mais parallèlement, il est encourageant de noter la prise de conscience des français en faveur de leurs associations et fondations qui assument des missions indispensables à la cohésion nationale, à la solidarité internationale et au progrès de l’humanité.

 

 

[1] Baromètre de la générosité (panel qui suit mensuellement les tendances de l’évolution des dons de 23 associations et fondations, représentant un quart des dons reçus par les membres de France générosités). Analyse réalisée par le Cerphi

[2] Source: Baromètre image notoriété des associations et fondations faisant appel à la générosité du public réalisé en avril par l’IFOP auprès de 2000 individus âgés de 15 et plus représentatifs de la population française.