1 an après l’incendie de Notre-Dame – Entretien avec Christophe Rousselot
Publié le 14.04.2020
Pour les 1 an de l'incendie de Notre-Dame, retour sur cet événement exceptionnel et le fundraising associé avec Christophe Rousselot, Délégué général de la Fondation Notre-Dame.
1) Quel est le principal souvenir que vous gardez de l’importante mobilisation qui a eu lieu les semaines après l’incendie de Notre-Dame ?
Dès le soir même en réalité, ce furent les appels et les mails provenant du monde entier. Toute l’équipe, réfugiée dans d’autres locaux puisque nous avions été évacués, a pris progressivement la mesure du poids, de l’impact, de ce que peut représenter Notre-Dame pour chacun dans son esprit, son cœur et son âme. Le téléphone sonnait la nuit. C’était les Américains qui appelaient pendant que nous nous reposions…
2) Quels sont les enjeux qui viennent suite à une collecte de fonds de cette ampleur, dans le court et long terme ?
J’en dénombre au moins huit : collecte de fonds, comptables, juridiques, fiscaux, d’information, de gestion de media et d’image, de gestion des polémiques ( c’est-à-dire de mise à distance de celles-ci), et de ressources humaines, bien sûr. Il est impossible de développer ici chacun d’eux. Pour ne s’en tenir qu’à ce dernier, très vite, dès mai dernier, l’enjeu fut que l’équipe ne demeure pas happée par le sujet chronophage qu’est la cathédrale. Il y a une vie après, d’autant plus que la Fondation Notre-Dame s’occupe d’abord et avant de personnes en difficulté sociale, avec les variantes qu’on connaît, et abrite aussi 50 fondations dont la mission sociale est tout autre.
S’agissant du patrimoine, c’est celui essentiellement de la Ville de Paris qui constitue notre habitude. A travers ses 85 églises classées, qui font pour 12 d’entre elles l’objet d’un fonds spécifique ( St Augustin, St Eustache, La Madeleine, St Merri, etc ), tous étant regroupés par la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris, sous égide de la Fondation Notre-Dame. Et il y avait aussi Notre-Dame, avant l’incendie pour laquelle nous avions établi pour la première fois une convention-cadre avec le Ministère de la Culture. L’objectif était de mécéner les douze apôtres autour de la fameuse flèche, ce qui fut fait. Ainsi, Jean, Marc, Luc, Thomas et tous les autres, ont, chacun s’en souvient, échappé quasi miraculeusement des flammes, puisqu’ils furent retirés deux jours avant le sinistre pour être restaurés dans des ateliers en Dordogne.
3) 1 an après l’incendie de Notre-Dame, où en sont les travaux de reconstruction de la Cathédrale ? Comment les fonds sont-ils utilisés ?
A l’heure, où nous parlons, ils sont provisoirement stoppés. La gestion des procédures drastiques liées au risque de contamination par le plomb et la gestion des risques du COVID 19 donnaient une addition trop complexe pour un chantier qui l’est par ailleurs. On étudie une reprise très partielle car chaque mois qui s’écoule renchérit le coût de cette phase indispensable de sécurisation de l’édifice qui va encore durer, selon mes toutes dernières informations, presque jusqu’au printemps 2021.
Le découpage du précédent échafaudage autour de la flèche, et l’enlèvement des tonnes de gravats tombés sur la voûte sont les deux points majeurs de cette phase.
Les fonds sont appelés par le Ministère de la culture pour doter l’Etablissement public chargé de la restauration de la Cathédrale.
4) Après la forte mobilisation suite à l’incendie de Notre-Dame, comment fidélisez-vous et engagez-vous vos donateurs autour du projet ?
Une newsletter trimestrielle en trois langues est diffusée par mail et papier. Et un site vient d’être lancé Génération[s] Notre-Dame, pour rassembler plus de 42000 donateurs ayant fait un don en ligne.
Parce que la cathédrale Notre-Dame est pour les uns, un patrimoine inestimable, témoin de l’histoire de France, pour d’autres, un lieu de prière emblématique où s’ancre la foi chrétienne ou bien encore liée à un souvenir personnel marquant.
On pose cette question, si souvent revenue depuis l’incendie : Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez le 15 avril dernier ? Moi, [Carole], j’étais à [au siège de ma société] lorsque j’ai appris que Notre-Dame de Paris était en flammes. Et avec elle, brûlait le cœur de millions de personnes à travers le monde…
Et vous ? Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez le 15 avril dernier ? Rendez-vous au plus vite sur le nouveau site internet : Génération[s] Notre-Dame.
Vous souhaitez en savoir plus sur la collecte de dons liée à l’Urgence de Notre-Dame ? Rendez-vous sur notre article : Urgence Notre-Dame – Retour sur la collecte
Christophe-Charles Rousselot, Délégué général de la Fondation Notre-Dame
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